Réponse courte :
Non, sauf dans quelques cas bien spécifiques (si une douleur apparaît après une chute par exemple).
Réponse détaillée :
Quand on a mal quelque part, on a envie de savoir ce qui fait mal. Donc naturellement, on se dit que passer une radio (ou un scanner, ou une IRM) pourrait être utile.
Mais la plupart du temps, ça ne sert à rien. Et c’est même déconseillé.
Actuellement, les recommandations de bonne pratique (1) (2) indiquent que les examens d’imagerie ne sont PAS conseillés, sauf si on suspecte une pathologie spécifique derrière la douleur.
Si vous avez une douleur apparue après une chute, on peut penser qu’il y a une fracture. Ici, une radio est nécessaire.
Si vous avez de la fièvre en même temps que vous douleurs, on peut suspecter une infection. Un examen (imagerie dans certains cas) peut être utile.
Si vous avez des douleurs qui vous réveillent la nuit à 3-4h du matin, et une raideur matinale qui dure un certain temps, on peut penser à une inflammation, donc une imagerie peut être nécessaire pour voir si un rhumatisme inflammatoire est présent, par exemple.
Il existe des signes spécifiques que les ostéopathes sont formés à rechercher lors des consultations, qui indiquent que des examens complémentaires sont nécessaires.
Ces signes, seuls, ne suffisent pas à dire s’il y a effectivement une blessure, une inflammation, ou autre. Il faut tenir compte du contexte d’apparition de la douleur, de l’examen clinique, etc. Nous saurons donc vous dire si une imagerie est nécessaire.
Pourquoi c’est souvent inutile ?
En dehors de ces cas bien spécifiques (qui ne représentent que 5% des douleurs en moyenne), effectuer un examen d’imagerie est inutile, et peut même être néfaste pour l’évolution de vos douleurs.
Pourquoi inutile ?
Parce que souvent, ce qu’on retrouve à l’imagerie n’est PAS la cause de la douleur.
Un article sera dédié spécifiquement à cette question, mais pour résumer : si vous faites passer des radios à des gens au hasard, qui n’ont pas de douleurs, vous trouverez plein de choses : des signes d’arthrose, des chrondropathies, des discopathies, et même des hernies discales (4). Vous pouvez trouver tout ca, chez des gens qui n’ont aucune douleur.
Donc si on retrouve ces mêmes choses chez des gens qui ont mal, c’est difficile d'affirmer que ce sont ces “anomalies” qui sont à l’origine de la douleur.
Et globalement, qu’on retrouve de l’arthrose ou pas, qu’on retrouve une hernie discale ou pas, qu’on retrouve des discopathies ou pas, ce qui va guider le traitement, c’est surtout la façon dont la personne réagit au mouvement. Pas ce qu’on voit sur l’imagerie.
Enfin, pourquoi ca peut être néfaste de passer ces imageries ?
Les compte rendu d’imagerie sont pleins de termes compliqués (j’en ai cités quelques uns plus haut). Et ces termes peuvent faire peur.
Ils peuvent renvoyer l’image d’un corps usé, abimé, fragile. Et ils peuvent donc avoir des conséquences sur la façon dont les gens bougent.
Si vous pensez que votre dos est fragile, il est normal de vouloir le protéger, et d’éviter de bouger.
Sauf qu’on sait aujourd’hui que :
les fameux termes comme “discopathie” ou “arthrose” ne décrivent que des changements normaux liés à l’âge, qui ne sont pas forcément la cause des douleurs
ET on sait que pour que les douleurs évoluent correctement, il est nécessaire de continuer à bouger.
Dans une étude (5) menée en 2013, on s’est rendu compte que les gens qui ont une lombalgie aigue (un “lumbago”) à qui on fait passer une IRM trop tôt, auront des douleurs qui évolueront MOINS BIEN que si on avait attendu (comme on devrait le faire).
Pourquoi ? Possiblement parce que les résultats d’IRM décrivent des choses normales, mais qui font peur. Et donc que les patients se sont inquiétés, ont eu plus de craintes de bouger, ont peut être cherché des traitements inadaptés, etc.
Conclusion
Pour résumer : la plupart du temps, des imageries ne sont PAS nécessaires lorsqu’on a mal au dos et qu’on souhaite consulter un ostéo.
Les ostéopathes sont formés pour repérer certains signes qui indiquent que des examens complémentaires sont nécessaires : nous vous orienterons alors vers votre médecin traitant.
Si vous avez une douleur et que vous souhaitez y voir plus clair, pour pouvez prendre rendez-vous avec l’un d’entre nous.
Article rédigé par :
Pierre-Elie BERNARD, Ostéopathe à Thionville
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