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Douleur et sport : pourquoi s’arrêter n’est PAS une bonne idée

  • osteobernard
  • 13 juin
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 4 jours

Temps de lecture : 5 min


Quand une douleur apparaît, s’arrêter complètement de s’entraîner n’est peut-être pas la meilleure option.


Il y a quelques mois, j’ai reçu une patiente (appelons là Julie).



Elle s’était mise à la course à pied depuis peu, et elle progressait rapidement. Courir dans les forêts autour de Thionville était devenu son moment à elle : ça l’aidait à décompresser du boulot et à relâcher la pression accumulée dans les bouchons.


Un jour, lors d’une sortie un peu plus longue que d’habitude, elle commence à avoir mal au genou droit.


À la sortie suivante, la douleur revient, plus tôt. Elle décide alors d’arrêter, pensant bien faire. Elle se repose.


Une semaine plus tard, elle retente. La douleur est toujours là.


Elle arrête deux semaines. Puis retente. Toujours la même douleur.


Quand je la vois en consultation, cela fait presque deux mois qu’elle ne court plus. Et elle est désespérée.



🚫 Pourquoi s’arrêter n’est pas toujours la bonne solution


Julie a fait ce que beaucoup de gens font : elle a arrêté dès que la douleur s’est installée. Mais dans bien des cas, ce réflexe n’est pas le plus adapté.



Vous avez peut-être déjà entendu cette phrase :


“Le bon traitement, c’est le mouvement.”



Elle est souvent citée pour le mal de dos. Mais est-ce aussi vrai quand la douleur est apparue à l’entraînement ?


Globalement, oui. Mais il y a des nuances à apporter.


Si vous avez besoin d'y voir plus clair à propos de vos douleurs dans le cadre du sport, nous recevons régulièrement des pratiquants de course à pied, musculation, Crossfit, ou encore Triathlon.





🤕 Ce n’est pas toujours une blessure


La plupart des douleurs liées au sport ne sont pas de vraies blessures. Il n’y a souvent rien de cassé, rien de déchiré, rien de “déplacé”. (1)


Les structures de notre corps (muscles, tendons, articulations...) peuvent simplement devenir plus sensibles à certaines périodes.


 Dans le cas de Julie, le problème venait probablement :

  • d’une progression un peu trop rapide,

  • et d’une sortie plus longue que d’habitude.


Chez d'autres personnes, il peut y avoir d'autres facteurs (+ de fatigue, + de stress, un changement dans l'entrainement ou la technique sportive...).


La douleur est un signal d’alerte qui nous dit : “Hey, ralentis un peu.” 


Pas forcément : “Stoppe tout maintenant.”



🧠 Pourquoi s’arrêter peut aggraver la situation



Le problème, quand on arrête complètement, c’est qu’on se désadapte.


Un genou qui courait 25 km par semaine se retrouve d’un coup à faire… zéro.


Et si on reprend ensuite avec une sortie “comme avant”, sans transition, la zone peut réagir encore plus fort.


Et ça peut amener au Deuxième effet pervers : l’évitement.


On associe le mouvement à la douleur, on commence à avoir peur de “réactiver” le problème. Donc, on évite de refaire le mouvement.


 Et on peut entrer dans une spirale : douleur → peur → évitement → plus de douleur.



🛠️ Quelle alternative à l’arrêt total ?


Ce qui est recommandé aujourd’hui, c’est une approche en 4 étapes : (3)



1. Comprendre pourquoi la douleur est apparue


Technique, matériel (chaussures, semelles), charge d’entraînement, récupération, antécédents… Tous ces facteurs peuvent jouer un rôle. Comprendre ce qui a pu provoquer la douleur permet de cibler le traitement. Et cela commence par : faire la différence entre douleur et lésion réelle.



2. Désensibiliser la zone


Une fois les causes identifiées, on adapte ce qu’on peut :

  • programme d’entraînement,

  • récupération,

  • stress, etc.


On ajoute des stratégies ciblées : exercices, techniques manuelles, parfois un traitement médicamenteux si nécessaire. Objectif : retrouver du confort, afin de pouvoir rebouger.



3. Reprendre progressivement l'entraînement


Pas besoin d’être à 100 %. Très souvent, on peut :

  • continuer à s’entraîner autour de la douleur,

  • modifier la technique,

  • ou ajuster l’intensité et la fréquence.


C’est ce que font beaucoup de sportifs bien entourés (je pense à une coach que je suis qui a continué la muscu malgré une entorse du genou).


Et surtout, le mouvement adapté diminue souvent la douleur :

  • il améliore la circulation

  • favorise la production d’anti-douleurs naturels,

  • et redonne confiance dans le mouvement



4. Revenir progressivement à l’entraînement de base


Avec de la progressivité, on peut souvent reprendre notre ancien entrainement. Et au passage on a appris des choses sur notre corps, afin d'éviter que ca ne revienne.


Pour Julie, voilà ce qu’on a fait :

  • On a analysé ensemble les facteurs en jeu → progression trop rapide, sorties longues trop tôt.

  • On a adapté l’entraînement : des sorties plus courtes, mais plus fréquentes, avec moins de dénivelé.

  • On a fait 2 séances d’ostéo pour soulager localement.

  • Elle a intégré des exercices de renforcement progressifs.

  • Et elle a repris la course progressivement, en écoutant mieux les signaux de son corps.



🧩 Quelques conseils pour vous aider

  • La douleur est-elle survenue après un choc ou un traumatisme ? → Consultez un professionnel de santé.

  • Si non : qu’est-ce qui a changé récemment ? Volume d'entrainement ? Intensité ? Stress ?

  • Est-il possible de vous entraîner sans réveiller la douleur, en adaptant durée, fréquence, type d’exercices ? → Si oui, vous avez déjà une piste.

  • Dans certain cas, c’est même ok de s’entrainer AVEC de la douleur (à condition de comprendre pourquoi la douleur est là, et de doser correctement)



👋 Et si vous avez besoin d’un coup de main ?

Si vous avez des doutes, ou que vous souhaitez comprendre ce qui se passe pour reprendre sereinement, 👉 vous pouvez prendre rendez-vous avec Alexis ou Pierre-Elie.


Nous accompagnons les sportifs dans ce type de problématique, pour qu’ils puissent continuer à s’entraîner sans se blesser.





Pierre-Elie BERNARD
Pierre-Elie Bernard
Alexis Oriotti
Alexis Oriotti

Article rédigé par Alexis Oriotti, et Pierre-Elie BERNARD

Ostéopathes à Thionville, qui reçoivent

de nombreux coureurs, du débutant à l'ultra-traileur.



Références

  1. Caneiro JP, Alaiti RK, Fukusawa L, Hespanhol L, Brukner P, O'Sullivan PP. There is more to pain than tissue damage: eight principles to guide care of acute non-traumatic pain in sport. Br J Sports Med. 2021 Jan;55(2):75-77. doi: 10.1136/bjsports-2019-101705. Epub 2020 Sep 9. PMID: 32907798.

  2. Buchmann J, Baumann N, Meng K, Semrau J, Kuhl J, Pfeifer K, Kazén M, Vogel H, Faller H. Endurance and avoidance response patterns in pain patients: Application of action control theory in pain research. PLoS One. 2021 Mar 25;16(3):e0248875. doi: 10.1371/journal.pone.0248875. PMID: 33765020; PMCID: PMC7993813.

  3. Esculier JF, Bouyer LJ, Dubois B, Fremont P, Moore L, McFadyen B, Roy JS. Is combining gait retraining or an exercise programme with education better than education alone in treating runners with patellofemoral pain?A randomised clinical trial. Br J Sports Med. 2018 May;52(10):659-666. doi: 10.1136/bjsports-2016-096988. Epub 2017 May 5. PMID: 28476901.

 
 
 

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